
Chaque printemps, notre centre de soins au sein du refuge SVPA voit affluer des appels de personnes inquiètes après avoir trouvé un oisillon seul au sol. Cette période marque en effet le moment où de nombreux jeunes oiseaux quittent le nid, souvent avant de savoir voler. Ce comportement est tout à fait normal : les oisillons passent par une phase dite de « branchage », où ils se déplacent maladroitement au sol ou sur de basses branches, tout en continuant à être nourris par leurs parents.
Dans la majorité des cas, ces jeunes oiseaux n’ont pas besoin d’aide. Leur plumage est généralement bien développé, même si leur vol est encore hésitant. Ils peuvent paraître vulnérables, mais leurs parents sont généralement tout proches, les surveillant discrètement et leur apportant régulièrement de la nourriture. Notre présence humaine peut alors interrompre cette interaction naturelle : les parents n’osent plus approcher et l’oisillon risque de mourir de stress, de faim ou d’hypothermie si nous intervenons à mauvais escient.
Mais comment savoir si un oisillon a réellement besoin d’aide ? Un critère simple peut vous guider : a-t-il des plumes ?
- Un oisillon bien plumé, éveillé et réactif doit être laissé sur place. Il est en pleine phase d’apprentissage. S’il est en danger immédiat (proximité d’une route, présence d’un chat), on peut simplement le déposer dans un buisson ou sur une branche proche, à l’abri des regards, tout en restant dans la zone où il a été trouvé.
- Un oisillon nu ou très peu plumé est en revanche encore trop jeune pour être hors du nid. S’il est tombé, il a probablement besoin d’une intervention. Dans ce cas, il peut être délicatement replacé dans son nid si celui-ci est accessible. Sinon, dans le canton de Vaud, il faut contacter un centre de soins pour évaluer la situation (pour la SVPA: 021 784 8000).

Ramasser un oisillon systématiquement peut hélas compromettre les chances de survie de l’oisillon. Les nourrir correctement est très compliqué : leur régime alimentaire varie énormément selon les espèces et évolue avec l’âge. Une erreur sur la fréquence des repas, la composition ou la température de la nourriture peut entraîner des troubles graves, voire mortels. De plus, un oisillon élevé par l’humain risque de ne jamais apprendre les comportements essentiels à sa survie dans la nature.
Comme le rappelle l’organisation BirdLife Suisse, la meilleure façon d’aider un oisillon est souvent de ne pas intervenir. Nous partageons d’ailleurs volontiers un lien sur leur site qui explique tout cela dans le détail.
👉 Pour plus de détails sur les bons gestes à adopter, consultez la page :
www.birdlife.ch/fr/content/oiseaux-blesses