Quand les températures chutent et que la neige recouvre le sol, la vie devient difficile pour les oiseaux de nos jardins. La nourriture se fait rare, les sols sont gelés et les insectes ont disparu. Leur offrir un peu d’aide pendant ces mois froids est un geste simple mais précieux : il peut faire la différence entre la survie et l’épuisement.

Autrefois, les oiseaux trouvaient naturellement de quoi se nourrir autour des fermes, dans les haies ou les vergers. Aujourd’hui, ces milieux se raréfient avec l’urbanisation et l’agriculture intensive. En installant une mangeoire, nous compensons un peu ce que la nature ne leur offre plus, tout en leur donnant une chance de passer l’hiver dans de meilleures conditions.

Dans le canton de Vaud, le nourrissage est autorisé du 1er novembre au 15 avril, période où les ressources naturelles se font rares. Il est toutefois important de laisser les oiseaux se débrouiller seuls le reste de l’année, afin qu’ils conservent leurs comportements naturels.

Une mangeoire ne demande pas de grands moyens : une simple planche suspendue, un petit abri ou même un récipient fixé sur un piquet suffisent. L’essentiel est de choisir un endroit sûr : à l’abri du vent, assez haut pour éviter les chats, et à proximité d’une haie où les oiseaux pourront se réfugier en cas de danger. Une tôle autour du poteau permet aussi de les protéger des grimpeurs.

Côté menu, rien de compliqué : les graines de tournesol plaisent à la plupart des espèces, notamment les mésanges, verdiers et moineaux. On peut y ajouter un peu de millet, d’avoine ou de cacahuètes non salées. Les merles, eux, raffolent des pommes abîmées posées au sol, faciles à picorer. Et lorsque le froid est mordant, les boules de graisse végétale suspendues à une branche apportent une énergie bienvenue. Il faut simplement éviter les filets plastiques, dangereux pour leurs pattes, et préférer un support métallique ou une mangeoire ouverte.

Installer une mangeoire, c’est aussi s’offrir un joli spectacle : les oiseaux se succèdent, chacun avec son caractère. La mésange charbonnière, audacieuse, s’avance sans hésiter ; le rouge-gorge, plus discret, attend patiemment son tour. En observant leurs allées et venues, on redécouvre la richesse de la nature tout près de chez soi.

Nourrir les oiseaux en hiver, c’est leur donner un coup de pouce bienvenu — et à nous, un moment de calme et de beauté au cœur de la saison froide.